
Le Canada devrait être frappé par une grève dans ses deux principales compagnies ferroviaires de fret à partir de ce jeudi, alors que les employeurs et les employés ont clairement exprimé leurs positions au cours du week-end, sans aucun accord en vue sur les conventions collectives.
La Compagnie des chemins de fer nationaux du Canada a officiellement informé dimanche le syndicat des Teamsters du Canada qu’elle commencerait à mettre en lock-out les travailleurs syndiqués tôt jeudi.
« À moins d’une résolution immédiate et définitive du conflit de travail, le CN n’aura d’autre choix que de poursuivre la fermeture graduelle et progressive de son réseau, ce qui aboutirait à un lock-out », a-t-il déclaré dans un communiqué.
« Malgré les négociations menées ce week-end, aucun progrès significatif n’a été réalisé et les positions des parties restent très éloignées. »
L’autre principal opérateur ferroviaire du Canada, le Canadien Pacifique Kansas City, a déjà informé le syndicat des Teamsters qu’il commencerait à mettre ses membres en lock-out tôt jeudi.
Les Teamsters ont également émis un préavis de grève de 72 heures au CPKC tard dimanche.
« À moins que les parties ne parviennent à un accord de dernière minute, un arrêt de travail aura lieu à 00h01 le jeudi 22 août », a-t-il indiqué dans un communiqué.
À partir de demain, la CPKC a déclaré qu’elle arrêterait toutes les expéditions en provenance du Canada et toutes les expéditions en provenance des États-Unis à destination du Canada, a déclaré la compagnie ferroviaire.
Le CN, quant à lui, a interdit les importations de conteneurs en provenance des chemins de fer partenaires américains.
Les conventions collectives des deux compagnies ferroviaires ont expiré fin 2023 et les négociations sont en cours depuis.
Les deux sociétés ont déclaré que leurs trains circulant aux États-Unis continueraient de fonctionner.
En vertu de l’article 107 du Code fédéral du travail, le ministre du Travail Steven MacKinnon peut ordonner aux parties de recourir à l’arbitrage exécutoire, comme son prédécesseur l’avait fait l’an dernier pour mettre fin à une grève des débardeurs en Colombie-Britannique. Cependant, dans ce cas, contrairement au conflit ferroviaire actuel, les parties s’étaient largement entendues sur les grandes lignes d’une entente.
Cette grève probable est la première d’une série de mois qui pourraient être problématiques pour les chaînes d’approvisionnement nord-américaines, avec la menace réelle d’une action industrielle le 1er octobre de la part des dockers sur les côtes est et du Golfe des États-Unis.