Selon le syndicat, les opérateurs ferroviaires canadiens misent sur l’intervention du gouvernement pour empêcher une grève ferroviaire nationale plutôt que sur la négociation.
La Conférence ferroviaire Teamsters Canada (CFTC) a entamé des négociations plus tôt ce mois-ci avec les exploitants ferroviaires Canadien National (CN) et Canadien Pacifique Kansas City (CPKC) après l’expiration de la convention collective des parties le 31 décembre 2023.
Le syndicat a promis de faire grève dès que possible, ce qui pourrait provoquer un chaos généralisé dans les chaînes d’approvisionnement nord-américaines.
Une grève était prévue pour le 22 mai, mais elle a été annulée à la suite d’une demande du ministre canadien du Travail, Seamus O’Regan, au Conseil canadien des relations industrielles (CCRI) pour évaluer si la grève pourrait constituer une menace pour la sécurité nationale.
Le CCRI examine actuellement quelles expéditions critiques, le cas échéant, doivent être maintenues pendant une grève ou un lock-out. Légalement, une grève ne peut être déclenchée tant qu’une telle décision n’a pas été prise, mais des négociations peuvent toujours avoir lieu.
Hier, cependant, le TCRC a révélé qu’il n’y avait eu « aucun progrès ».
« Bien qu’elle fût prête à négocier pendant le long week-end, l’entreprise a refusé de participer à la négociation si ses revendications initiales n’étaient pas satisfaites. Le comité a jugé cette situation inacceptable, compte tenu de la réaction des membres au mandat de grève et des options offertes par le CPKC », a-t-il déclaré.
« L’entreprise a clairement indiqué sa préférence pour l’arbitrage plutôt que pour la négociation, suggérant qu’elle espère une intervention du gouvernement pour mettre fin à la négociation collective. »
Les négociations de la TCRC avec le CN du 13 au 17 mai se sont avérées infructueuses, et ses négociations les plus récentes avec la CPKC du 17 au 21 mai n’ont pas fait exception.
« Votre comité de négociation a fait un effort de bonne foi pour négocier avec l’entreprise (CPKC), mais cela n’a pas été productif en raison de leur refus d’examiner nos propositions », a informé le syndicat à ses membres.
Les observations soumises au CCRI ont été enregistrées le 21 mai et les réfutations doivent être soumises avant le 31 mai. La durée exacte de l’examen n’est pas connue, mais le CCRI a déclaré à The Loadstar qu’il conclurait « le plus rapidement possible ».
Le syndicat a laissé entendre qu’il entamerait une grève dès que possible une fois le processus terminé, mais la loi l’oblige à donner un préavis de 72 heures.
Le CPKC a prédit qu’il était « peu probable » que les parties soient en mesure de lancer une grève légale ou un lock-out dans les 60 prochains jours.
M. O’Regan a déclaré que sa demande au CCRI était motivée par les préoccupations des groupes de l’industrie. Plus précisément, le ministre a demandé au CCRI d’enquêter sur les accords de maintien des activités conclus entre la CFTC et le CN/CPKC.
Le « maintien des activités » fait référence à une entente mutuelle entre le syndicat et l’entreprise sur les services qui doivent être maintenus par les deux parties en cas d’arrêt de travail, le cas échéant.
Ce type de service serait nécessaire pour protéger le public contre un « danger immédiat et grave » pendant une grève ou un lock-out.
« Actuellement, notre accord stipule qu’il n’y a pas de maintien d’activités qui doivent être protégées en cas d’arrêt de travail », a indiqué la TCRC.
Une analyse de S&P Global a averti : « Bien que le gouvernement canadien puisse considérer l’approvisionnement en énergie et en nourriture comme étant essentiels, le secteur automobile et d’autres biens de consommation pourraient ne pas avoir cette chance. »
Dans ce cas, de nombreux intervenants s’appuieront sur les réseaux de transport environnants pour atténuer les retombées, ce qui entraînera une congestion des ports et des voies ferrées du Canada et du nord des États-Unis.