
Des grèves menacent d’éclater dans les ports et les réseaux ferroviaires du Canada, laissant le Conseil canadien des relations industrielles (CCRI) avec beaucoup de travail.
Dans le cadre de son conflit en cours contre la British Columbia Maritime Employers Association (BCMEA), l’International Longshore and Warehouse Union (ILWU) a émis un préavis officiel de 72 heures de grève contre DP World Canada, qui doit commencer aujourd’hui à 16 h 30.
Hier, cependant, le CCRI a ordonné au syndicat d’annuler l’avis, jugeant qu’une grève serait illégale.
Il a déclaré : « Le syndicat n’a pas négocié de bonne foi lorsqu’il a organisé un vote de grève parmi les employés d’un seul membre de la BCMEA et a émis un préavis de grève sur la base de ce vote de grève. »
La BCMEA a ajouté : « En ciblant DP World, la section locale 514 de l’ILWU isole injustement un seul opérateur de terminal pour créer de l’incertitude et du chaos, alors que de nombreux problèmes à l’échelle de l’industrie restent non résolus dans notre processus de négociation collective partagé. »
Le président de l’ILWU, Frank Morena, a précédemment indiqué que le problème résidait dans le projet de DP World d’introduire l’automatisation du chargement et du déchargement des conteneurs dans sa gare intermodale ferroviaire de Centerm.
Le syndicat négocie également avec la BCMEA à l’échelle de l’industrie depuis plus d’un an, demandant des augmentations de salaire et d’autres avantages.
Le 15 juin, un vote des 584 contremaîtres dockers sur l’offre finale de la BCMEA, qui prévoyait une augmentation salariale de 19,2 %, a été rejeté à 99 %. Le syndicat a affirmé que, sous réserve d’une période de réflexion et de scrutins de grève, il était légalement en droit d’appeler à la grève.
Le CIRB a commencé une audience cette semaine pour régler le différend, la prochaine étape étant prévue pour le 6 août.
Entre-temps, le CCRI a annoncé qu’il avait rejeté la demande de l’Association des employeurs maritimes (AEM) d’obtenir le statut d’intervenant dans le conflit opposant le syndicat de la Conférence ferroviaire Teamsters Canada (CFTC) aux exploitants ferroviaires Canadien National (CN) et Canadien Pacifique Kansas City (CPKC).
L’AEM soutient qu’elle est dans une « position unique pour apporter son aide » en fournissant des informations relatives aux « risques graves pour la sécurité ou la santé du public qui surviendraient en cas de grève au CN et au CPKC ».
Plus précisément, elle a soutenu que les parties ne se concentraient pas sur l’intérêt public, mais plutôt sur leur propre intérêt. Le CN, la CPKC et la TCRC se sont tous opposés à la demande d’intervention de l’AEM.
L’AEM a expliqué qu’en raison des fonctions intermodales du port de Montréal, un arrêt de travail impliquant les deux compagnies ferroviaires « créerait un niveau de congestion qui rendrait impossible le transport de marchandises vers ou depuis les navires chargés et déchargés au port ».
En effet, Mike Chisholm, président-directeur général d’A&A Customs Brokers et de Global Logistics, a déclaré à The Loadstar qu’une seule semaine de grève pourrait provoquer « six semaines de troubles ».
Il a ajouté : « Il y a un énorme arriéré de marchandises à expédier, et les chantiers navals se remplissent lorsque nous ne pouvons pas accéder au rail, donc c’est un gros gâchis. »
Toutefois, le CCRI a décidé hier que l’intervention du MEA ne l’aiderait pas dans sa décision, car il n’avait pas d’intérêt « différent ou distinct de celui de plusieurs autres groupes et organisations qui ont présenté des observations ».
Le CCRI n’a pas encore rendu sa décision finale quant à savoir si le service ferroviaire canadien peut être considéré comme essentiel. Si la décision le rend non essentiel, une grève ferroviaire sera déclenchée sur l’ensemble du réseau canadien avec un préavis de 72 heures.
M. Chisholm a conseillé : « Il est important pour les entreprises de se tenir informées des négociations en ce moment et de mettre en place des canaux de communication clairs avec leurs clients et partenaires concernant l’impact de tout changement que la grève pourrait entraîner sur leurs opérations et leurs prix.
La meilleure chose à faire est d’avoir un plan pour les scénarios à court et à long terme. Cela peut inclure le stockage de certains articles à court terme afin de garantir que les stocks essentiels ne soient pas affectés. C’est également le moment idéal pour rechercher des itinéraires commerciaux alternatifs et établir des prix prédictifs, en cas de grève prolongée.