
Une nouvelle loi rend illégal pour une entreprise de recourir à des travailleurs de remplacement
DHL Express cessera d’accepter les envois à destination du Canada et destinés à l’exportation à 21 heures mardi, alors que sa filiale canadienne se prépare à suspendre ses opérations vendredi dans un contexte d’escalade du conflit de travail.
DHL Express Canada a fait appel à des travailleurs de remplacement après avoir mis en lock-out 2 100 chauffeurs indépendants, préparateurs de commandes et autres membres du syndicat Unifor le 8 juin, en réaction à l’impasse des négociations sur une nouvelle convention collective. Le syndicat avait menacé de déclencher une grève sans nouvelle convention. À l’époque, le transporteur de colis avait averti ses clients qu’ils devaient s’attendre à des retards de livraison de deux à trois jours.
La loi interdisant le recours à des travailleurs de remplacement, entrée en vigueur le 20 juin, a contraint DHL à agir. En vertu de cette nouvelle loi, les employeurs s’exposent à des sanctions financières en cas de recours à des travailleurs de remplacement lors d’un conflit du travail.
Dans un avis publié lundi sur son site Web, DHL Express Canada a déclaré qu’un embargo d’une durée indéterminée sur les expéditions commencerait à 21 heures mardi et que toutes les opérations seraient suspendues à minuit vendredi.
« En raison de la récente mise en œuvre d’une nouvelle législation du travail au Canada, DHL Express n’est pas en mesure de déployer des travailleurs de remplacement ou d’autres mesures d’urgence nécessaires pour atténuer l’impact de l’action syndicale et maintenir son niveau élevé de qualité de service », a déclaré l’entreprise.
« DHL Express continuera de collaborer de manière constructive et de bonne foi avec Unifor en vue d’une nouvelle convention collective qui offrira une rémunération équitable aux membres de l’équipe tout en assurant la pérennité des activités de l’entreprise au Canada. La priorité de DHL est de rétablir le service normal à destination et en provenance du Canada dès que possible », peut-on lire dans le communiqué.
DHL Express Canada et Unifor, qui représente une grande partie de la main-d’œuvre de l’entreprise, négocient depuis près d’un an pour renouveler la convention collective actuelle.
DHL a proposé une augmentation salariale de 15 % sur cinq ans, dont 5 % la première année du contrat, de nouvelles primes pour certaines catégories d’emploi, une augmentation des cotisations de retraite et des avantages sociaux, ainsi que des droits de représentation syndicale renforcés. L’entreprise souhaite également revoir le modèle de rémunération des propriétaires-exploitants en fonction de l’évolution du marché. Elle affirme que les chauffeurs bénéficieront toujours d’une rémunération très compétitive et d’un remboursement accru pour les véhicules.
« Bien que nous nous engagions à offrir une rémunération équitable à nos employés, notre position est que les demandes d’UNIFOR – une augmentation de salaire de 22 % pour les employés horaires, ainsi qu’une augmentation de salaire de 42 % pour les propriétaires exploitants – ne reflètent pas le paysage économique actuel et mettraient en péril notre viabilité opérationnelle », a déclaré DHL Express Canada dans un communiqué distinct.
Le syndicat affirme que DHL exige des concessions qui auraient un impact négatif sur les salaires et les conditions de travail de ses membres, y compris les chauffeurs indépendants. Il s’oppose à un nouveau système de rémunération des chauffeurs qui ne rémunérerait pas les chauffeurs dans un rayon de 100 kilomètres d’un centre de livraison de colis pour se rendre sur leurs itinéraires ou récupérer du fret, et à une plus grande latitude en matière de licenciement. Les parties ont publié des informations contradictoires quant à l’augmentation ou la diminution des garanties minimales pour les chauffeurs.
Outre les salaires, les autres priorités d’Unifor comprennent l’accès à des toilettes propres, les questions de surveillance et d’automatisation, ainsi que le traitement des travailleurs.
La suspension du service de colis de DHL Express coïncide avec un conflit de travail chez Postes Canada où les employés refusent de faire des heures supplémentaires, ce qui ralentit certaines livraisons.
( Correction : L’histoire a été mise à jour pour refléter l’heure exacte à laquelle une pause d’expédition entrera en vigueur mardi. )