
Les espoirs des intervenants canadiens du transport maritime d’une résolution rapide du conflit au port de Montréal ont été anéantis, après que la proposition du ministre canadien du Travail, Steven MacKinnon, de « médiation spéciale » a été rejetée.
Mardi dernier, M. MacKinnon a proposé à l’Association des employeurs maritimes (AEM) et au Syndicat des débardeurs de Montréal, section locale 375, de nommer « un médiateur spécial » afin que les parties puissent « reprendre les négociations sans pression de part et d’autre, sur une période de 90 jours ».
Les négociations sur le contrat de médiation spéciale au port auraient nécessité une période de trois mois, durant laquelle les grèves et les lock-out auraient été exclus.
Mais M. MacKinnon a écrit hier sur X : « Les parties n’ont pas réussi à parvenir à un accord », indiquant qu’un médiateur ne serait donc pas nommé.
Mais il a insisté : « Ils doivent trouver une voie vers un règlement négocié le plus rapidement possible », et a ajouté qu’il « continuerait à suivre de près la situation ».
Le MEA a déclaré avoir envoyé sa réponse au ministre et être « en communication constante avec son bureau pour garantir une solution constructive à l’impasse ».
Il a ajouté : « Le moment est venu de déterminer les prochaines étapes avec le soutien du Service fédéral de médiation et de conciliation. »
Pendant ce temps, l’interdiction des heures supplémentaires dans le port, qui a débuté le 11 octobre, devrait durer indéfiniment, et les transitaires et les expéditeurs espèrent une résolution de l’impasse avant que les grèves ne reprennent potentiellement dans les ports de la côte est et du Golfe des États-Unis au cours de la nouvelle année.
Karl-Heinz Legler, directeur général de Rutherford Global Logistics, a déclaré précédemment : « Avec la grève aux États-Unis, les expéditeurs cherchaient frénétiquement des solutions… Nous avons travaillé pour aider nos employés aux États-Unis à acheminer le fret via Halifax et d’autres alternatives, ce qui crée beaucoup de travail supplémentaire. »
L’Administration portuaire de Montréal a déclaré qu’elle « demeure préoccupée par l’impact des moyens de pression sur la chaîne logistique et sur l’approvisionnement en biens et en marchandises pour les entreprises et le public ». Le port est la plus importante porte d’entrée pour conteneurs dans l’est du Canada.
L’avis initial de négociation du nouveau contrat de travail a été reçu le 1er septembre 2023, date du début du conflit. Malgré cela, le débit de conteneurs du port est resté stable. Le port a traité 120 526 EVP le mois dernier, contre 126 555 EVP en septembre de l’année dernière, tandis que le débit était de 126 902 EVP en août 2023 et de 124 077 EVP cette année.
Si le conflit dégénère en grève générale, les opérations seraient plus gravement affectées.